Un hôpital reconverti en bureaux pour start-ups de la santé
Ce printemps ouvrira de nouvelles perspectives de croissance pour les start-ups et scale-ups du secteur de la santé et du sport dans le centre d’affaires WATT The Health à Gentbrugge. Une partie du centre médical du groupe hospitalier Maria Middelares y sera reconvertie en espace de bureaux. La création de la plateforme WATT nécessitait une profonde rénovation de l’ancien bâtiment de l’hôpital. Mise à nu et rénovée, la structure en béton a été rhabillée d’un revêtement durable.

Conçu par KRAS architecten à l’initiative du promoteur Revive, le nouveau centre d’affaires couvrira une superficie de 4.600 m² et offrira aux entreprises des espaces de bureaux et des services partagés, tels que des salles de réunion, mais aussi de nombreuses installations qui amélioreront la qualité de vie et le bien-être au travail. La toiture, par exemple, accueillera un jardin offrant une vue panoramique sur le centre historique de Gand. WATT The Health s’inscrit dans le cadre de la transformation du centre médical de Maria Middelares à Gentbrugge et de la zone résidentielle environnante en quartier le plus sain de Flandre. La première phase de ce projet consistait à rénover le rez-de-chaussée et les deux premiers étages du centre médical. La phase actuelle consiste pour l’entreprise générale Vandenbussche à s’attaquer aux 4 étages supérieurs, y compris les toitures et façades. « Nous avons complètement mis à nu le bâtiment jusqu’à la structure en béton, tout en laissant les étages inférieurs opérationnels. Afin de garantir la sécurité des utilisateurs du centre médical, nous avons évacué les matériaux de démolition par l’intérieur. Nous avons effectué cette démolition à partir d’un échafaudage en façade et transporté manuellement les débris par l’intérieur jusqu’à une ancienne cage d’ascenseur qui nous a servi de goulotte. À l’aide d’une petite grue, nous avons récupéré les matériaux de démolition par une ouverture située dans la cage au rez-de-chaussée pour les charger dans des conteneurs. Pour recueillir les éventuels débris chutant le long de la façade, nous avons équipé l’échafaudage d’un bac de récupération en bois à chaque étage et installé des filets d’échafaudage », détaille d’emblée Tim Verhelle, directeur de projets chez Vandenbussche.
Cage d’ascenseur critique
Les grands éléments structurels, comme les poutres en béton, ont été évacués par le toit à l’aide de la grue à tour. Ces éléments ont notamment cédé la place à la création d’un vide au sixième étage. Après la façade, ce fut au tour de l’ancienne cage d’ascenseur d’être démolie puis extraite du bâtiment au moyen de la grue. « Cette étape était nécessaire pour la construction d’une nouvelle cage destinée à accueillir deux ascenseurs et des gaines techniques. Il ne nous a fallu que 4 semaines pour construire cette nouvelle cage. Un véritable tour de force, car cette construction mêlait éléments préfabriqués et béton coulé sur place », commente Tim Verhelle. La construction de la nouvelle cage d’ascenseur constituait une activité critique dans le calendrier. « La reconstruction de la cage ne pouvait se faire qu’une fois l’ancienne devenue inutile dans son rôle de goulotte. Or, nous voulions réaliser la nouvelle cage le plus rapidement possible pour refaire l’étanchéité du bâtiment. Une nécessité absolue pour pouvoir entamer à temps la finition intérieure du bâtiment. Nous y sommes parvenus grâce à la préparation et au suivi minutieux assurés par la direction du chantier. » Pour maintenir le centre médical au sec durant toute la période où la toiture était ouverte, l’équipe a posé un roofing au deuxième étage. L’eau qui tombait dessus était évacuée par les tuyaux d’attente du système d’égouts. Pour protéger le roofing des chutes de gravats aux étages supérieurs, des tapis ont été installé, ainsi qu’une passerelle en panneaux contreplaqués.
Sous-sol façon Stross
La rénovation du sous-sol constituait un autre défi architectonique. « Pour pouvoir travailler en toute sécurité sous le bâtiment existant, nous avons installé un étayage en recourant à une ancienne méthode de construction minière. Nous avons vibrofoncé des tubes dans le sol et les avons ancrés aux poutres de fondation su bâtiment. Simultanément à l’excavation du nouveau volume du sous-sol, nous avons poussé des dalles préfabriquées entre les tubes. Le mur de soutènement temporaire ainsi érigé a immédiatement servi de coffrage perdu pour le coulage du nouveau mur du sous-sol. Comme le bâtiment repose sur des pieux de fondation, cette technique n’entraînait aucun risque d’affaissement”, précise Tim Verhelle.
Le casse-tête de la façade
La structure en béton rénovée a été revêtue d’une nouvelle finition basée sur la construction en ossature bois. « Les modules – qui mesuraient jusqu’à 11,8 m de large – ont été livrés sur le chantier déjà pourvus de l’isolation et du revêtement nécessaire. Il n’était pas possible d’appliquer également en atelier le reste de la finition de façade – une combinaison de profilés verticaux en aluminium et de panneaux de façade en céramique confectionnés sur mesure. Cela aurait été incompatible avec le concept de stabilité. En effet, les éléments de façade s’adaptent à la structure existante à chaque étage, ce qui nécessite un minimum de jeu entre les différents éléments de chaque niveau. L’application préalable des profilés verticaux aurait rendu l’assemblage inutilement complexe », explique Tim Verhelle.
La couleur NCS des panneaux en céramique a été spécialement mise au point pour le projet. « L’image du bâtiment était importante vu son rôle de point de repère dans le quartier. La Chambre de qualité de Gand a donc été très attentive à l’identité visuelle à conférer à l’édifice. C’est pourquoi nous n’avons rien laissé au hasard et avons entamé les préparatifs dès novembre 2023. Lorsque les travaux de démolition ont débuté en janvier 2024, les détails de la façade étaient déjà presque entièrement au point », affirme Tim Verhelle.
Une tour de terrasses en préfabriqué a également été installée devant la façade arrière. Cette tour est autoportante et repose sur ses propres pieux de fondation.
Une gestion de projet réfléchie
Pour mener à bien ce travail aux multiples facettes, Vandenbussche a déployé une équipe de projet plutôt atypique. « Nous avions en permanence deux chefs de chantier sur place, assistés d'un troisième collègue pendant les périodes les plus chargées. Les chefs de chantier ont également assuré une partie de la préparation des travaux, ce qui leur offrait l'avantage d’avoir déjà réalisé le travail dans leur tête avant de commencer. L'équipe de projet compte en outre d’office un coordinateur BIM », ajoute Tim Verhelle qui, pour sa part, a cumulé les fonctions de chef de projet et de directeur de projets. « Un choix délibéré, car il s'agissait de mon premier chantier pour Vandenbussche. C'était une excellente occasion d'apprendre à connaître l'entreprise, et un très beau chantier pour une première mission. »
« Conjuguée à la collaboration positive qui régnait au sein de l’équipe de construction, cette approche de la gestion de projet nous a permis de livrer le projet avec deux mois d'avance sur le calendrier. La livraison est désormais prévue pour la deuxième quinzaine de mars. Nous faisons ainsi honneur à notre slogan ‘Wij trekken uw plan’. Cette coopération ouverte, intensive et constructive a débouché sur un win-win entre Revive et nous », conclut Tim Verhelle.
