Vers une fin d'année morose pour le secteur
La situation est toujours morose dans le secteur de la construction. C'est ce qu'il ressort du dernier sondage effectué par Embuild auprès de 239 entreprises de construction et d'installation.
Face à des carners de commande qui peinent à se remplir et à des contacts commerciaux qui diminuent sensiblement, le secteur fait grise mine.
Si l'on en croit les résultats de l'étude conjoncturelle menée régulièrement par Embuild, on constate que le climat n'est toujours pas propice pour les entreprises actives dans la construction et dans l'installation. C'est l'analyse des carnets de commande surtout qui révèle que 51% de ceux-ci sont moins remplis qu'à l'accoutumée. En moyenne, ceux-ci donnent 3,8 mois de rabiot aux entreprises. Les difficultés sont également révélées par le nombre de contacts pris dans le cadre d'une relation contractuelle engagées ou à engager ou dans le cadre d'une simple première prise de contact commercial. Cette baisse est plus importante encore puisqu'elle atteint 59%.
Lorsqu'on se penche sur les liquidités, élément souvent clé de la survie d'une entreprise, on constate que celle-ci est de plus en plus tendue. Ainsi, 32% évoquent des problèmes et parmi eux, 8% disent même souffrir de grandes difficultés. Par chance, 24% se contentent de parler de problèmes de liquidité limités… Reste que la situation peut toujours évoluer, mais sur ce plan, le moral n'est pas franchement au beau fixe puisque les entreprises ne sont que 7% à se dire persuadées que la situation va s'améliorer au quatrième trimestre. En revanche, 33% s'attendent à voir la situation se dégrader plus encore. Enfin, 60% pensent que la situation va se stabiliser. Et 2026 ne parait pas plus sourire aux entreprises du secteur puisque seules 13% des entreprises s’attendent à un progrès, 41% à une dégradation et 46% à un statu quo.
Devant ce constat peu encourageant, Embuild continue à frapper sur les clous habituels. Ceux qui sont vraiment de nature à changer la donne pour le secteur tout en apportant un plus important pour la société : « Nous avons besoin, sur plusieurs fronts, d’une politique qui remet la construction et la rénovation au centre des priorités et qui n’est pas contre-productive », assure Niko Demeester, Administrateur délégué d’Embuild. « Du point de vue fiscal, l’ouverture du taux de TVA à 6 % pour les projets de vente, en vigueur depuis le 1er juillet dernier, est un pas dans la bonne direction, mais nous avons d’autant plus besoin de procédures de permis plus rapides et de primes régionales à la rénovation qui ne sont pas réduites, comme c’est le cas à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. De plus, il est crucial de rénover nos nombreuses infrastructures vieillissantes. Même en cette période d’économies budgétaires importantes, il est d’une absolue nécessité de rénover largement nos routes, nos ponts, nos pistes cyclables, nos infrastructures sportives et nos bâtiments publics pour qu’ils soient prêts pour l’avenir » .