Charleroi, Liège et Mons privées de financement bancaire
Lancé par la Région wallonne pour aider des communes lourdement endettées à retrouver un équilibre budgétaire, le Plan Oxygène se heurte à un mur inattendu. Alors que les villes de Charleroi, Liège et Mons ont consenti d’importants efforts d’assainissement, deux grandes banques belges, ING et Belfius, refusent toujours de financer la poursuite de leurs projets.
Malgré les efforts consentis et malgré les besoins qui restent énormes, ING et Belfius rechignent à s'engager financièrement aux côtés des plus grandes villes du sud de la Belgique.

Initialement, ING était l’unique soumissionnaire pressenti pour un prêt global de 350 millions d’euros destiné à vingt-huit communes en difficulté, mais en octobre 2024, la banque a drastiquement réduit son engagement à 82 millions, excluant sept villes, dont Charleroi et Liège, déjà écartées en 2023, ainsi que Mons, Namur, Ath, La Louvière et Verviers. Les critères invoqués sont avant tout financiers : endettement trop élevé, perspectives jugées incertaines et rentabilité insuffisante des plans de redressement.
Quelques semaines plus tard, Belfius annonçait reprendre une partie du financement pour quatre communes laissées pour compte. Mais la banque publique s’est elle aussi montrée frileuse, refusant explicitement de s’impliquer pour Charleroi, Liège et Mons. Ce choix a suscité l’incompréhension d’élus locaux, certains y voyant même des arrière-pensées politiques, notamment à Mons où l’entrée du PTB dans la majorité a été pointée du doigt. Belfius, de son côté, se défend en évoquant uniquement une analyse de risque rigoureuse et un contexte financier incertain.
Face à ces refus, la Région wallonne a dû activer le CRAC (Centre régional d’aide aux communes) pour débloquer environ 235 millions d’euros, sous conditions strictes : adoption de budgets équilibrés et contrôle régulier des efforts de redressement.
Ces décisions illustrent un paradoxe : malgré des plans de gestion rigoureux, les banques belges préfèrent se retirer plutôt que d’accompagner durablement ces villes dans leur redressement. La frilosité persistante d’ING et de Belfius laisse planer le doute sur la capacité des grandes institutions financières à soutenir les collectivités locales en difficulté sur le long terme,