Prix du m²: Charleroi au bas de l'échelle, Uccle tout en haut
Comme il en a l'habitude depuis quelques années déjà, le site Immoweb vient d'annoncer les rues les plus chères et les moins chères de Belgique.
Le classement général des rues, de la moins chère à la plus chère.
Loin d'être anecdotique, l'exercice auquel se livre Immoweb depuis quelques années est très intéressant dans la mesure où il permet de mettre en lumière des tendances et des évolutions très affinées à un niveau de précision rarement atteint par les analyses géographiques traditionnelles puisqu'on se concentre ici sur des rues et pas sur des zones. Cela permet de mettre en évidence des phénomènes particuliers comme celui de la gentrification qui peut faire exploser les prix du m² d'une rue adjacente à une autre rue qui semble pourtant délaissée par la demande. On trouve beaucoup d'illustrations parfaites de cette situation à Bruxelles, en particulier dans certaines des rues qui bordent le canal de Bruxelles où les écarts sont parfois impressionnants lorsqu'on se déplace ne fût-ce que de quelques dizaines de mètres...
L'étude Immoweb se penche donc sur les rues les plus chères et les plus abordables dans les douze plus grandes villes belges: Gand, Louvain, Anvers, Malines, Ostende, Bruges, Hasselt, Liège, Charleroi, Namur, Mons et Bruxelles. A Bruxelles, c'est à Uccle que l’on trouve la rue avec le prix au m² le plus élevé du pays. Ainsi, l’avenue des Chalets affiche un prix moyen de 5.688 €/m². À titre de comparaison, le prix moyen en Région Bruxelles-Capitale s’élève à 3.408 €/m² pour un appartement et 3.242 €/m² pour une maison (données mai 2025). Suivent la rue de la Vallée (5.521 €/m²), l’avenue des Klauwaerts (5.447 €/m²), la drève du Caporal (5 436 €/m²) et la rue Louis Hymans (5.402 €/m²). Les dix rues les moins chères de la capitale se trouvent toutes dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean avec la rue de Groeninghe en tête du classement des rues les moins onéreuses avec un prix moyen de 2.206 €/m².
Après la capitale, pour la partie nord du pays, c'est Gand et Louvain qui se distinguent en se partageant les 20 rues les plus chères. La Vogelmarkt à Gand y atteint 5.116 €/m², suivie de près par deux places emblématiques de Louvain : Rector De Somerplein (5.015 €/m²) et le Monseigneur Ladeuzeplein (4.969 €/m²). À l’inverse, le top 10 des rues les moins chères de Flandre est majoritairement composé de rues situées dans la ville d’Hasselt.
En Wallonie, la ville de Namur concentre les dix rues les plus chères parmi les grandes villes de la région. En tête du classement : la rue Saint-Jean avec un prix moyen de 3.174 €/m². À l’opposé, Charleroi regroupe les dix rues les moins chères de Wallonie. Tout en bas de l’échelle, la rue Maréchal Foch avec un prix moyen de seulement 1.197 €/m². C’est près de cinq fois moins que l’avenue des Chalets à Uccle, la rue la plus chère de Belgique.
Le classement d’Immoweb met en lumière des disparités saisissantes sur le marché immobilier belge, tant entre les grandes villes qu’au sein même de celles-ci. À Bruxelles, comme indiqué à l'entame de cet article, les écarts de prix sont particulièrement marquants. L’avenue des Chalets, à Uccle, culmine à 5.688 €/m², tandis qu’à l’autre extrémité de la capitale la rue de Groeninghe affiche un prix de 2.206 €/m², soit plus de deux fois moins. En dépit de cette disparité intra-bruxelloise, cette rue reste plus chère que la rue Germaine Dewandre, la plus chère de Charleroi qui culmine péniblement à 1.849 €/m². Ces contrastes touchent également le nord du pays avec le Vogelmarkt qui atteint 5.116 €/m² à Gand tandis que Desteldonkdorp plafonne à 2.022 €/m². Le même constat peut être dressé à Hasselt où l’on passe de 3.122 €/m² dans la Guido Gezellestraat à 1.787 €/m² dans l’Egelstraat.