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Vision

Les secteurs du textile, de l'ameublement et du bois refluent, mais quelques signes d'espoir apparaissent

C'est à l'occasion du conseil d'administration de la fédération commune à l'industrie du bois, du textile et de l'ameublement Fedustria que le constat a été posé : ces trois secteurs souffrent de la concurrence de pays comme la Chine ou même les Etats-Unis, mais d'autres maux compliquent également la vie de ces trois secteurs.

Opérant à la tête du groupe Sioen, Frank Veranneman est le nouvel homme fort de Fedustria. Il aura la tâche de défendre les intérêts des secteurs de la transdformation du bois, de l'ameublement et du textile.

BC_Frank Veranneman(Fedustria)
Fedustria

Lors du dernier conseil d'administration tenu par Fedustria, la fédération faîtière des industries du bois, du textile et de l'ameublement, l'heure n'était pas vraiment à la fête. En cause: une compétitivité qui n'a cessé de se dégrader au cours des derniers mois avec les coûts de la main d'œuvre qui grimpent sans cesse, mais surtout avec des prix de l'énergie qui atteignent des niveaux difficilement soutenables et qui désavantage notre pays par rapport à des pays bien connus pour exercer une pression élevée comme les pays d'Asie, mais aussi par rapport à des pays plus proches, parfois européens, où les prix de la main d'œuvre, mais aussi de l'énergie sont beaucoup plus favorables.

L'an dernier, l'industrie textile belge a réussi à limiter la casse avec une légère diminution du chiffre d'affaires. Son chiffre d'affaires a atteint 5 milliards d'euros s'affichant en baisse de 0,9% par rapport à 2023. Le chiffre d'affaires des principaux groupes de produits textiles techniques et tapis est resté stable. Seuls les fibres synthétiques et artificielles et les fils filaments ont enregistré une progression (+3,3%). Pour les fils (y compris la préparation pour laquelle les fibres de lin sont importantes), la baisse du chiffre d'affaires s'est limitée à -1,3%. Le chiffre d'affaires des tissus (-8,1%), de l'ennoblissement (-6,5%) et des tissus tricotés (-7,2%) a fortement diminué.

Dans l'industrie belge de l'ameublement, la baisse enregistrée en 2024 a été nettement plus sévère puisqu'elle a atteint 7%, et ce pour la deuxième année consécutive, passant ainsi sous la barre des 2 milliards d'euros. Si l'on examine le détail, on constate que les meubles de bureau et de magasin (-10,9%) et les matelas et sommiers (-12,4%) ont été les plus touchés. Le mobilier d'habitation et les meubles de cuisine ont quant à eux respectivement enregistré une baisse de 4,1% et de 6,5%. Des mauvais résultats que la croissance du marché immobilier observée au premier trimestre de cette année 2025 vient toutefois quelque peu effacer.

Enfin, dans le domaine de l'industrie belge de la transformation du bois, c'est au contraire à un rebond que l'on a assisté avec une croissance de 3,4% du chiffre d'affaires qui a pu être observée en 2024 après une baisse de 12,3% en 2023. Ce sont principalement les panneaux qui ont contribué à cette hausse du chiffre d'affaires (+8,6%). Dans le secteur des emballages (principalement des palettes), la progression du chiffre d'affaires a été limitée à 1,7%. Dans le secteur qui touche plus directement à au secteur de la construction, c'est en revanche à une baisse plus franche que l'on a assisté avec des ventes d'éléments de construction qui se sont affichés en baisse de 3% et avec d'autres produits de la transformation du bois pour lesquels le reflux a été plus sensible encore en atteignant 6,5%.

Afin de sortir de ces difficultés, Fedustria plaide pour une série de mesures. Ainsi, l'Union européenne devrait prendre conscience qu'il n'est pas productif d'appliquer pour ses propres entreprises des normes que les fournisseurs étrangers ne s'attachent pas toujours à respecter. Deuzio : la Belgique a besoin d'une véritable politique industrielle qui aille au-delà de la garantie des conditions de concurrence équitables, et qui puisse rétablir notre compétitivité, notamment en agissant au niveau énergétique. Fedustria pointe aussi les lourdeurs administratives que l'on retrouve aussi bien dans l'accord de coalition fédérale que dans les accords de gouvernement passés au niveau des différentes régions.

Enfin, et pour terminer sur une note positive, Fedustria tient à mentionner quelques éléments qui vont dans le bon sens. Il en va ainsi du "Vlaamse Versnelling", plan d'action qui prolonge le Pacte d'avenir pour l'industrie flamande et qui, de l'aveu de Fedustria, fixe les bonnes priorités comme l'encouragement de l'innovation, la décarbonation, l'harmonisation de la politique environnementale et industrielle ou encore le développement des talents. 

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